Maupiti et son unique et dangereuse passe
- Val
- 6 sept. 2019
- 3 min de lecture
Au milieu du plus grand océan de la planète, le Pacifique, se trouve Maupiti. Ici la barrière de corail fait son travail et protège l'île des violents assauts de la mer et des vagues qui déferlent et s'écrasent sur cet anneau que l'on peut voir du ciel. La plus petite des îles sous le vent située à 40 km de Bora Bora est l'une des plus belles de la Polynésie et certainement la plus tranquille et authentique de l'archipel de la Société. Elle nous accueille chaleureusement avec ses 1300 habitants. L'arrivée sur l'île se fait par avion, sur l'aéroport le plus minuscule que nous ayons jamais vu, proposant une navette qui assure les transferts sur l'île principale, en bateau. Nous nous sommes entassés à une vingtaine de passagers avec les bagages dans un bateau de 12, par un temps très mauvais, au plus ras de l'eau, mais... doucement ça l'a fait. Sandra nous attendait sur le quai avec de magnifiques colliers de fleurs pour nous mettre dans l'ambiance de cet art de vivre.
D'un autre côté, la seule passe qui assure la communication par la mer avec l'extérieur est très étroite et réputée dangereuse (passe d'Onoiau). Les bateaux doivent attendre le bon moment (qui ne vient pas toujours) pour la franchir. Ils se voient parfois contraints à renoncer à entrer dans ce magnifique lagon aux merveilleuses nuances de bleu. Les violents courants marins la rendent parfois totalement infranchissable. Le bateau qui assure les livraisons pour l'île vient ici une fois par mois quand c'est possible. Les habitants commandent selon leurs besoins et récupèrent la marchandise au port. Il ne faut rien oublier. Les voitures ne font pas exception. Elles arrivent à bord d'un cargo, à l'unité ou par 5 ou 6, toujours dépendant du franchissement de la passe. Les véhicules sont achetés principalement grâce aux revenus du tourisme. Ils sont à peu près au même prix qu'en France. Les constructeurs les font partir du point le plus proche de la Polynésie et des défiscalisations sont accordées aux pensions qui doivent conserver leur véhicule pendant 5 ans.
Sur l'île principale de Maupiti, culmine le Mont Teurafaatui. C'est un massif volcanique très abrupt qui domine le village principal de Vaiea. Cet ancien volcan a formé les cinq motus du lagon, entourés par la barrière de corail. Le lagon peu profond se décline sur différentes nuances de bleus très soutenus et des eaux transparentes qui viennent se perdre sur les magnifiques bancs de sables blancs, couverts de cocotiers. On a l'impression d'évoluer dans un paysage de carte postale.
Maupiti vit aujourd'hui essentiellement de la pêche, du tourisme (pensions de famille et excursion) et de la récolte du coprah (chair séchée de la noix de coco) qui peut attendre jusqu'à 3 mois la venue aléatoire du bateau qui l'emmènera vers d'autres îles. Ici, Il n'y a pas d'hôtel, un seul bar restaurant, quelques snacks ouverts le midi et pas plus de 15 pensions de familles réparties sur l'île principale et sur les motus. Les habitants ont voté par référendum pour que les hôtels ne viennent pas s'installer souhaitant préserver leur art de vivre. Ils prennent leur temps, roulent très lentement, juste parce qu'ici on est prudent et que la montre ne rythme pas les journées. Il paraîtrait que cette île préservée ressemble au Bora Bora des années 70...
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